Guitare flamenca Domingo Esteso 1933

Cette guitare flamenca a été construite à l’atelier du légendaire luthier Domingo Esteso de la rue Gravina nº7 de Madrid en 1933. Ce luthier fut un des disciples les plus remarquables de Manuel Ramirez aux côtés de Santos Hernández et Enrique García, avec lesquels il a partagé l’atelier à cette époque. En 1915, il a décidé d’ouvrir son propre atelier à la rue Gravina 7, par lequel sont passées les personnages les plus importants de la guitare de l’époque. Domingo Esteso est mort en 1937 et il est considéré comme l’un des constructeurs les plus importants de l’histoire de la guitare espagnole.

Les bois choisis pour cette guitare sont très sélects, il est impossible de les trouver de nos jours. La table d’harmonie est en épicéa allemand avec des veines fines, droites et uniformes sur toute la surface, les éclisses et le fond sont faits dans un cyprès précieux avec des veines droites et homogènes.

Le son est magique, avec une profondeur unique et une capacité de réponse très rapide. Le timbre est flamenco sans équivoque. Avec Santos Hernández, Domingo Esteso est incontestablement l’artisan qui nous passionne le plus de l’école de Manuel Ramírez. Il est vrai que les guitares de Santos ont un son sérieux et élégant mais nous devons avouer que nous avons une sympathie toute particulière pour Domingo Esteso car le timbre de ses guitares présente cette couleur incomparable de la maison Conde qui le rend unique et spécial.

La pulsation est moyenne et la hauteur des cordes sur le sillet et le diapason est parfaite, ce qui fournit un grand confort pour les deux mains et facilite l’exécution du guitariste.

Nous sommes face à une guitare vraiment spéciale, un instrument dans un état de conservation exception, avec son vernis d’origine; seules les touchettes ont été remplacées pour obtenir un ajustement et un son optimaux dans le diapason. Elle ne présente que une fissure sur la table d’harmonie et une autre sur l’ éclisse, toutes deux parfaitement réparées et documentées sur les images jointes. Bien qu’il ne semble pas d’origine, le chevillier est celui de l’époque car, à ce moment-là, suite à la Guerre d’Espagne, il était très difficile d’obtenir ce type de produits et il fallait utiliser le peu qu’il y avait de disponible en l’adaptant s’il le fallait, comme c’est le cas. Il faut souligner la solidité de la construction que cet instrument présente et transmet et qui permettent d’en jouer dans n’importe quelle situation, loin du cliché selon lequel une guitare ancienne est fragile et délicate.